La plupart des gens ont déjà entendu parler de l'herpès génital; ce qu'ils ne savent peut-être pas, c'est qu'au Canada un adulte sexuellement actif sur quatre en est atteint, les femmes étant plus susceptibles d'en être atteintes que les hommes.
Bien qu'il entraîne de la détresse et souvent de la douleur, l'herpès génital est plus un désagrément qu'un problème majeur de santé pour la plupart des gens. Ce n'est pas le cas chez les femmes enceintes cependant, puisque l'herpès génital peut mettre la vie d'un foetus ou d'un nouveau-né en danger. De plus, l'herpès génital augmente le risque de contracter le VIH, le virus qui cause le sida.
L'herpès génital est causé par le virus de l'herpès simplex (VHS). Ce virus fait partie de la famille des herpès-virus, qui comprend près d'une centaine de virus, dont le virus varicelle-zona à l'origine, comme son nom l'indique, de la varicelle et du zona ainsi que le virus Epstein-Barr qui cause la mononucléose infectieuse.
Il existe deux types de VSH : le VSH-1 et le VSH-2. Pendant un certain temps, on a cru que le VSH-1 était à l'origine des cas d'herpès labial seulement (feux sauvages aux lèvres) et que le VSH-2 ne causait que des cas d'herpès génital. On sait maintenant que les deux types de virus peuvent causer l'herpès génital. Au cours des dernières années, on a constaté que le VSH-1 est à l'origine de la plupart des nouvelles infections d'herpès génital attribuables à des contacts oro-génitaux.
Plusieurs personnes atteintes d'herpès génital ignorent leur état, car elles ne présentent aucun symptôme.
À surveiller :
Le VSH est transmis de personne à personne par un contact peau à peau, généralement pendant les relations
sexuelles génitales ou orales. Il infecte les cellules de la peau en s'infiltrant par les muqueuses et la peau
très fine et fragile située autour de la bouche, dans la région génitale et anale. Le VSH peut aussi profiter
d'une éraflure ou d'une coupure pour infecter les cellules cutanées. Il peut être transmis de la bouche aux
organes génitaux, des organes génitaux à la bouche, d'une région du corps (p. ex. les organes génitaux) à une autre
(p. ex. les doigts puis les yeux) et de la mère au bébé lors de l'accouchement. Typiquement, le VSH se manifeste dans les deux semaines qui suivent
sa transmission. Le premier épisode est souvent le pire : il peut durer de deux à trois semaines et s'accompagne
parfois de fièvre, de maux de tête, de douleur musculaire, de difficulté ou douleur mictionnelle, de pertes
vaginales ou d'enflure des ganglions à l'aine.
Une fois qu'on a contracté le VSH, le virus ne nous quitte plus. Il s'installe à la base d'un ensemble de
nerfs (ganglions) qui dessert la région de transmission (généralement vers les organes génitaux ou la bouche).
Chaque fois qu'il est réactivé (ce qui s'accompagne souvent d'une sensation de fourmillement ou de démangeaisons),
le virus se déplace jusqu'à la surface de la peau desservie par ces nerfs et cause une ampoule. Après un
certain temps, le virus redevient dormant en attendant de retourner au même endroit lorsqu'il sera réactivé
à nouveau.
Certaines personnes ne subissent que quelques rechutes, d'autres en ont plusieurs chaque année. On ne connaît pas les causes de ces rechutes, mais certains patients croient que le soleil, le stress ou les menstruations peuvent agir comme facteur déclencheur.
Typiquement, le virus est actif à la surface de la peau pendant 15 % du temps (c'est ce qu'on appelle l'excrétion virale). La moitié de l'excrétion a lieu juste avant, pendant et après une rechute, mais l'autre moitié est tout à fait aléatoire. Pour cette raison, les personnes atteintes d'herpès génital devraient toujours utiliser un condom pendant les relations sexuelles.
Si vous croyez être atteint d'herpès génital, consultez votre médecin ou un autre professionnel de la santé qui vous fera passer un examen de dépistage, préférablement pendant une rechute. Présentement, les analyses de laboratoire suivants peuvent être utilisés :
Si vous recevez un diagnostic d'herpès génital :
Les personnes suivantes sont le plus à risque de contracter l'herpès génital :
Il n'existe toujours pas de cure pour l'herpès génital, mais vous pouvez prendre des médicaments antiviraux afin de réduire la durée des rechutes, la douleur associée aux lésions et la possibilité de transmettre l'infection à votre(vos) partenaire(s). Les antiviraux suivants sont présentement offerts au Canada pour le traitement des rechutes du VSH : le valacyclovir (p. ex. Valtrex®), l'acyclovir (p. ex. Zovirax®) et le famciclovir (p. ex. Famvir®).
Le traitement des rechutes par la voie orale peut être utilisé de deux façons :
Afin de déterminer quel type de traitement vous convient le mieux, votre médecin devra connaître tous vos antécédents médicaux. Il devra par exemple prendre en considération la grossesse, la maladie rénale, le VIH et l'âge.
Parlez aussi à votre pharmacien des effets (et effets indésirables) des antiviraux que vous prenez, surtout en ce qui concerne leur usage à long terme.
Un diagnostic d'herpès génital ne veut pas nécessairement dire la fin de votre vie sexuelle. Un tel
diagnostic veut cependant dire qu'il faudra prendre votre état en considération au moment de faire certains
choix de vie importants. On peut bien vivre avec l'herpès.
Au début, vous pourrez ressentir de la colère, de la peine ou de la peur. Lorsqu'elles reçoivent un
diagnostic de VSH, certaines personnes ressentent de la gêne et un sentiment d'isolation. Elles s'inquiètent que
les gens les rejetteraient s'ils apprennent leur état. Ce sont là des réactions normales. Souvenez-vous : vous n'êtes
pas seul. Des millions de personnes vivent avec l'herpès. Discutez avec votre médecin ou d'autres professionnels de
la santé et parlez à votre partenaire sexuel. Vous constaterez qu'en traitant l'infection et les rechutes
votre risque de transmission sera plus bas et l'inconfort que vous apporte le fait d'être porteur du virus s'apaisera.
Conseils pour gérer les rechutes :
Il n'existe aucune façon de garantir que vous ne transmettrez pas l'infection. Des études ont montré que 4 % des hommes et 10 % des femmes contractent l'infection en l'espace d'un an si leur partenaire est infecté. Cependant, si vous ou votre partenaire êtes porteur du virus, vous pouvez réduire le risque de transmission de moitié si :
Pour plus d'informations :
La société des obstétriciens et gynécologues du Canada
Ma sexualité
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